Tous les ans, c’est la même chose : la publicité, les décorations de la ville, les remarques des enfants, rien ne peut vous faire oublier qu’une fête approche. Vous êtes au courant trois mois à l’avance, et vous réjouissez de pouvoir passer un moment convivial avec vos proches. Mais, malheureusement, tout le monde n’est pas dans ce cas-ci ; et à peine les décorations sorties, le nombre de dépressions et d’appels sur des numéros d’aide au suicide augmente drastiquement. Comment s’explique ce « Syndrome des fêtes » ?
Un syndrome réel…
Si la plupart des gens sont impatients à l’approche des fêtes, d’autres les redoutent profondément. En effet, à l’occasion des retrouvailles entre familles et amis, des personnes plus vulnérables sont confrontées à la détresse liée à leur isolement ; d’autres, au contraire, sont très angoissés à l’idée de retrouver leurs proches. En effet, les fêtes ne sont pas une partie de plaisir pour tout le monde, notamment pour les personnes souffrant de dépression, d’autisme, d’anxiété sociale, d’haptophobie (peur panique et incontrôlable du contact physique) et d’autres troubles psychotiques. Et puis, plus généralement, il existe des familles dans lesquelles les tensions sont si grandes qu’elles sont quasiment insupportables, et poussent à fuir ces réunions comme la peste ; certains parents, profondément toxiques, provoquent une détresse très intense, et parfois même l’envie de se suicider. https://www.vice.com/fr/article/gydj8x/laugmentation-du-taux-de-suicide-pendant-les-fetes-est-un-mythe
De ce fait, il est donc tentant de supposer, comme le suggère le film « Le Père Noël est une ordure », que les taux de suicide subissent une forte augmentation aux alentours des vacances de la Toussaint, de Noël, et de Pâques, et qu’associations, lignes d’écoute et numéros gratuit pour le suicide sont absolument débordés.
… mais un mythe infondé
Cela ne signifie pas pour autant que c’est le cas. En effet, la présidente de SOS amitié, Nicole Viallat, affirme que l’association d’écoute gratuite en ligne ne reçoit pas plus d’appels lors des périodes de fêtes, et la proportion d’appels concernant l’aide pour le suicide n’augmente pas non plus. Et, d’ailleurs, c’est même plutôt l’inverse puisque selon le Centre de Contrôle des maladies (CDC), le mois de décembre est celui où il y a le moins de suicides.
En revanche, les chiffres les plus impressionnants datent du mois de janvier, c’est-à-dire juste après la plus grande période de fêtes de l’année. La présidente de l’association d’écoute pour le suicide justifie ces données par le fait que « l’année est passée. Et d’un seul coup il y a un grand vide. C’est quelque chose de nouveau qui arrive, mais pour eux c’est toujours bloqué ». https://www.streetpress.com/sujet/100-est-ce-que-pendant-les-fetes-les-depressifs-se-suicident-plus
La « descente post-fêtes » frappe aussi sévèrement chez les adultes que chez les jeunes, et notamment les étudiants ou jeunes travailleurs ; puisqu’ils vivent, le plus souvent, sans partenaire, le retour des fêtes les oblige à faire face à leur profond isolement. « Janvier, c’est comme lundi », explique Nicole Viallat.
Pour finir, n’oublions pas que les fêtes comme Halloween et la Toussaint sont souvent associées à l’arrivée de l’automne, à une baisse de luminosité et donc à une fatigue de vivre liée à dépression saisonnière, puisqu’elle toucherait environ 10% de la population mondiale.