pourquoi est-ce un facteur aggravant de la dépression et du suicide chez les jeunes ?
Ce jeudi 5 novembre 2020, était la journée nationale de lutte contre le harcèlement à l’école. À cette occasion, il est primordial de se pencher sur cette problématique, et sur ses conséquences parfois dramatiques : en juin 2019, la France entière dénonçait la mort d’Evaëlle, poussée au suicide à l’âge de 11 ans au sein de son établissement scolaire. Elle est pourtant loin d’être la seule ; l’UNESCO statuait en 2019 qu’un enfant sur trois était victime de harcèlement à l’école. Comment informer et prévenir ce fléau de l’adolescence ?
De quoi s’agit-il et pourquoi existe-t-il ?
Selon le site officiel du Ministère de l’Intérieur, le harcèlement scolaire « est le fait pour un élève ou un groupe d’élèves de faire subir de manière répétée à un camarade des propos ou des comportements agressifs ». Le degré de violence de ces comportements agressifs varie de façon inquiétante, allant de simples remarques aux insultes, de taquineries aux coups, d’un petit groupe de harceleurs à un classe entière, etc. Les effets de ces comportements sont également de degrés divers : la ou les victimes peuvent souffrir d’une baisse de moral, de troubles du sommeil, de perte d’appétit, de détresse, voire de dépression (qui peut mener au suicide) Le harcèlement scolaire est puni par la loi, bien que difficile à prouver lors de procédures judiciaires.
En psychologie, l’adolescence est une période charnière dans le développement. C’est une phase de fragilité psychique, pendant laquelle l’individu passe du statut d’enfant au statut d’adulte. Dans cette période, le sujet est perdu quant à son identité ; et pour avoir une idée de qui il est et pour se construire, il s’identifie par le groupe. C’est pour cela que l’on reproche souvent à l’adolescent son « instinct grégaire » surdéveloppé : en réalité, il a la sensation d’exister quand il est dans un groupe social. Le harcèlement est donc très rassurant pour les bourreaux, car ils se sentent confortés dans leur opinion par le groupe, ce qui les maintient dans cette position agressive ; et il est absolument dévastateur pour la victime, car elle qui avait aussi tant besoin d’une identification sociale, est violemment rejetée du groupe. Ce rejet est parfois tellement mal vécu que l’adolescent victime de harcèlement est poussé au suicide.
https://www.magicmaman.com/,harcelement-suicide-adolescents,95,2293420.asp
Comment prévenir, et comment aider ?
Très en amont, il est difficile de faire de la prévention contre le suicide liée au harcèlement, car les élèves qui ne le subissent pas ne se rendent pas compte de l’ampleur qu’il peut prendre, et les élèves qui le subissent/le font subir ne réalisent pas non plus ce qu’ils font/vivent. Souvent, les harceleurs comme les harcelés pensent que cette discrimination est justifiée, et méritée. Cependant, lorsque les adolescents arrivent à voir que ce qui se passe n’est pas normal, ils ont plusieurs recours : d’abord, ils peuvent aller voir des autorités compétentes (directeur d’établissement, psychologue scolaire, police, gendarmerie, etc). Si ces autorités ne semblent pas réagir de façon adéquate, ou que l’adolescent ne souhaite pas en parler avec elles (ou même s’il en a déjà parlé avec elles mais qu’il souhaite communiquer davantage à ce sujet), il existe un nombre très important de lignes d’écoutes, qui travaillent pour la prévention de la dépression et du suicide chez les jeunes. La plus connue est par exemple SOS Amitié, mais il en existe encore beaucoup d’autres. Ce genre de lignes d’écoute proposent des numéros (souvent) gratuits, et au bout du fil, des écoutants formés et bienveillants. Certaines de ces associations proposent également des interventions dans les collèges et lycées, et beaucoup de psychologues scolaires sont maintenant formées pour en parler auprès des élèves, mais aussi auprès des professeurs.
https://www.gouvernement.fr/les-dix-nouvelles-mesures-contre-le-harcelement-scolaire