En France, près de 6 millions d’individus déclarent avoir été victime d’inceste, soit 1 Français sur 10. Par an, ce ne sont pas moins de 2500 plaintes qui sont déposées, bien que les plaintes soient peu représentatives du nombre réel d’incestes commis chaque année puisque très peu de victimes portent plainte. Ces chiffres impressionnants posent énormément question ; les sociologues affirmaient en effet que toute société humaine était partiellement basée sur le tabou de l’inceste. Que penser quand autant de personnes le subissent ?
C’est sans compter les répercussions parfois dramatiques dans la vie des victimes. En quoi l’inceste est-il lié au suicide en France ? L’aide au suicide est-elle formée pour répondre aux problématiques incestueuses et sexuelles ?
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Des chiffres inquiétants
Parmi les victimes d’inceste en France, 1 sur 2 eu des conduites addictives par la suite, et près de 4 sur 10 ont tenté de se suicider. Les statistiques ne sont cependant pas en mesure de prendre en compte les personnes ayant fait une tentative de suicide à cause de conduites incestueuses mais ne l’ayant jamais dit, et elles sont plus nombreuses que ce que l’on pourrait croire.
Les chiffres sont donc très difficiles à obtenir, à cause du tabou qui subsiste chez les victimes d’inceste. Pourquoi ce tabou ? Barbara Ghyssel, psychologue systémicienne, considère que les enfants qui subissent ces conduites se considèrent eux-mêmes comme le « porte-honte » de leur famille ; s’ils venaient à dénoncer le membre de la famille, ils diviseraient la famille de façon définitive et briseraient le mythe familial. L’enfant est souvent trop sous pression pour parler, ce qui l’enferme sur lui-même et engendre un manque complet d’issues ou de portes de sortie. Il ne peut pas parler, même à ceux qu’il aime le plus, précisément car il est persuadé que cela leur porterait préjudice. Il y a aussi la pression d’être vu comme le responsable d’une désintégration familiale, de ne plus être aimé par les membres de sa propre famille…
L’aide au suicide et la problématique incestueuse
Il faut savoir que pour les victimes d’inceste, il n’est pas toujours aisé de se souvenir de ce qu’il s’est passé. Muriel Salmona, psychiatre à l’origine du concept de mémoire traumatique, souligne le fait que le cerveau, lors d’un évènement traumatisant, et parfois si choqué qu’il est incapable de digérer ce qu’il se passe et que l’encodage en mémoire est rendu très difficile. Cela explique que beaucoup de victimes se souviennent brutalement de faits ayant eu lieu 25 ans plus tôt ! De ce fait, la révélation peut être très brusque, et très mal vécue.
Il existe aujourd’hui énormément d’associations pour accompagner les victimes d’inceste et de viol et agressions sexuelles en général, bien que beaucoup de victimes se tournent vers tous types de psychologues, médecins ou psychiatres. Les associations d’écoute et d’aide au suicide sont également sollicitées, puisque 30% des appels vers SOS Suicide Phenix concernent des conduites incestueuses… De ce fait, en vue des chiffres exposés plus haut, tout accompagnement psychologique se doit d’être potentiellement préparé à une problématique de ce type.
Face à l’inceste : https://facealinceste.fr
REVIS : https://revisherault.org/
SOS inceste : https://www.sos-inceste-violences-sexuelles.fr/