Les facteurs qui mènent au suicide et ceux qui favorisent sa prévention sont complexes et non encore entièrement élucidés. En effet, la couverture médiatique d’un suicide est susceptible d’inciter certaines personnes vulnérables à passer à l’acte par imitation. Le risque est d’autant plus grand que la couverture est vaste, que le sujet occupe le devant de la scène médiatique.
Nous pouvons aussi observer cet effet dans les représentations cinématographiques et/ou télévisées. Le suicide peut avoir un impact sur le taux de suicide à travers un phénomène d’identification aux personnages à l’écran.
Lorsque ce phénomène conduit à l’imitation de l’acte suicidaire, la projection identificatrice via la contagion suicidaire est appelée « effet Werther » ; cependant, ce qui agit comme une prévention potentielle des actes suicidaires, est « l’effet Papageno ».
Il apparaît également que plus la quantité et la visibilité de l’information véhiculée est importante, plus l’association avec des comportements d’imitation est forte. Certains sous-groupes de la population seraient davantage vulnérables à un comportement suicidaire par imitation. De nombreux organismes de prévention du suicide ont développé des stratégies afin d’aider les journalistes à rapporter des histoires de suicide de manière plus sûre. Si les stratégies semblent inefficaces lorsqu’elles se limitent à une simple publication, la qualité du portrait du suicide s’améliore significativement lorsque les indications/précautions s’inscrivent dans la globalité d’une campagne de prévention.
Il existe 11 précautions mises en place par l’OMS, les voici :
• Sensibiliser et informer le public sur le suicide.
• Éviter tout registre de langage susceptible de sensationnaliser ou de normaliser le suicide, ou de le présenter comme une solution.
• Éviter la mise en évidence et la répétition excessive des articles traitant du suicide.
• Éviter les descriptions détaillées de la méthode mise en œuvre lors d’un suicide ou d’une tentative de suicide.
• Éviter de fournir des détails quant au lieu du suicide ou de la tentative de suicide.
• Rédiger les gros titres avec attention.
• Faire preuve de prudence dans l’utilisation de photographies ou de séquences vidéo.
• Faire preuve d’une attention particulière lorsque le suicide concerne une célébrité.
• Faire preuve de respect envers les personnes endeuillées après un suicide.
• Indiquer où trouver de l’aide.
• Reconnaître que les professionnels des médias eux-mêmes sont susceptibles d’être affectés par les histoires de suicide.
Les médias peuvent également avoir un rôle préventif en matière de suicide. En effet, selon « l’effet Papageno », les journalistes pourraient, sous certaines conditions, aider à prévenir le suicide en rapportant des histoires de suicide.