Selon le rapport officiel gouvernemental sur le burn-out et la dépression dans le corps professoral, 1 professeur sur 1 souffrirait de burn-out ; en Allemagne, ce serait 1 professeur sur 3. Sur l’année scolaire 2018-2019, un professeur se suicidait par semaine. Il s’agit d’un des métiers officiellement affichés comme « pénibles », mal rémunérés et peu gratifiants. Mais pourquoi ce métier est-il si difficile ? Pourquoi tant de professeurs sont-ils des cas de burn-out, de dépression ou de suicide ? Comment les aider ? Que met l’éducation nationale en place ? Devrait-elle former le corps enseignant à l’aide au suicide ?
Les raisons de ce mal-être généralisé
Dans la plupart des théories de psychologie qui concernent la psychologie du travail, il est question de motivation : pour qu’un individu se sente épanoui dans son travail, il faut qu’il se sente motivé. Cette motivation peut venir de différentes sources et fonctionner différemment ; on notera ici la motivation interne, et la motivation externe. La motivation interne consisterait à aimer son métier, à vouloir bien faire les choses, à aimer travailler avec des enfants, à avoir plaisir à s’absorber dans l’activité d’enseignement, tandis que la motivation externe serait de travailler pour obtenir un salaire, pour répondre à la pression exercée par l’équipe directrice, pour répondre aux attentes du bac, etc.
Dans le cas des professeurs, tous les éléments qui pourraient constituer une motivation externe sont souvent moindres. Par exemple, le salaire est peu conséquent, et ce même après plus de 20 ans à travailler dans le corps professoral ; les attentes sont souvent très élevées, les programmes chargés et le temps imparti relativement court. Il faut de plus compter la difficulté de se faire respecter par les élèves, d’être écouté, d’être suffisamment autoritaire… pas facile ! Quant aux motivations internes, elle peuvent suffire mais elles peuvent aussi céder face au découragement du professeur.
C’est ce contraste entre la volonté de s’épanouir au travail et l’incapacité à trouver de la motivation qui débouche sur le burnout, la dépression et même le suicide.
file:///C:/Users/natde/Downloads/depp-2019-EF99-web-05_1154608.pdf
https://www.devenirprof.org/risques/les-d%C3%A9pressions-et-suicides/
Les moyens mis en place par l’Éducation Nationale
Ces dernières années, l’Éducation Nationale a mis en place un système de « référents » dans les établissements scolaires. Les référents sont des personnes spécialement formées pour être disponibles, pour les élèves autant que pour les professeurs. Ils sont formés à l’écoute, possiblement à l’aide au suicide, et sont également en mesure d’orienter le professeur vers un nouvel établissement, un nouveau poste, un congé sabbatique, un suivi ou une consultation.
Dans presque tous les établissements, il y a aussi des psychologues scolaires ou conseillères d’orientation, possiblement formées pour répondre à ce type de situation. Il y a, sinon, les consultations classiques chez les médecins, psychiatres et psychologues, mais aussi le possible recours aux associations d’écoute et d’aide au suicide et aux numéros gratuits, qui permettent un dialogue avec des bénévoles de façon anonyme et qui peuvent eux aussi rediriger vers des professionnels.
Association Aide Aux Profs : https://www.apresprof.org/