Suicide et alimentation : le défi de l’aide au suicide

L’alimentation fait partie des 5 besoins physiologiques de l’être humain ; elle nous permet de produire toute l’énergie dont nous avons besoin, pour les activités physiques comme pour les activités intellectuelles. Cependant, depuis toujours, la nourriture n’a pas été qu’un carburant pour l’Homme : elle occupe souvent une place émotionnelle considérable. Dans l’histoire, il a souvent été de coutume de célébrer de grands évènements autour de généreux banquets. Cet aspect émotionnel peut-il tourner au vinaigre ? L’alimentation a-t-elle un rapport avec la dépression et le suicide ?

https://www.unamur.be/medecine/psychologie/documentsPsycho/foodandmh

Les troubles du comportement alimentaire

https://www.cairn.info/revue-sante-publique-2001-2-page-113.htm

                Les troubles du comportement alimentaire, ou TCA, sont des perturbations graves de l’alimentation ; une personne atteinte de TCA peut manger en quantités excessives (hyperphagie, boulimie), en trop faibles quantités (anorexie), ou cumuler les deux et alterner des phases de consommation compulsive et des phases d’affamement (boulimie-anorexie) ; mais il existe aussi des TCA où les sujets consomment des substances toxiques, où ils « ruminent », où ils sont extrêmement sélectifs sur ce qu’ils mangent, etc.

                Il s’agit de troubles psychologiques et/ou psychiatriques (selon leur gravité), et ils apparaissent le plus souvent à l’adolescence. Dans les cas les plus extrêmes, ils peuvent aboutir à la dépression et au suicide.

Les troubles alimentaires comme cause du processus suicidaire

https://www.erudit.org/fr/revues/smq/2012-v37-n2-smq0513/1014945ar/#:~:text=Premi%C3%A8rement%2C%20l’acte%20de%20s,processus%20ant%C3%A9rieur%20conduisant%20au%20suicide.

                Le comportement alimentaire fait partie intégrante d’une personne, et il est notamment un élément qui participe à son intégration sociale. Faire ses courses, aller au restaurant, inviter des gens chez soi pour partager un repas, toutes ces activités incluent à la fois une dimension sociale et une dimension alimentaire vitale. De ce fait, il y a une certaine « norme » alimentaire, et donc une « norme » du « corps parfait » et alimenté correctement. Ce phénomène induit nécessairement une comparaison entre soi et la norme ; particulièrement à l’adolescence, où le jeune est particulièrement dépendant du regard des autres. En notant qu’il ne se nourrit pas comme les autres, ou en notant qu’il a un corps différent (et en supposant donc qu’il ne s’alimente pas « aussi bien » que les autres, et notamment que les modèles surmédiatisés), le sujet peut complexer ; et ces complexes aboutissent souvent à une tentative de changement de régime alimentaire. Malheureusement, ces changements souvent excessifs ne suffisent pas à réconcilier le sujet avec son image, et créent des troubles du comportement alimentaires ; ces troubles ont, dans des cas extrêmes, la nécessité d’être pris en charge en clinique psychiatrique ou en hôpital par des équipes spécialisées dans les TCA et dans l’aide au suicide.

Les troubles alimentaires comme conséquence du processus suicidaire

                Les troubles alimentaires peuvent aussi être une conséquence, voire un symptôme, du processus suicidaire. En effet, lorsqu’un individu est concerné par la dépression et le suicide, pour des raisons qui ne concernent pas l’alimentation, le corps peut s’exprimer à la place du psychisme. L’expression courante exprime d’ailleurs l’idée que l’hyperphagie consiste à « manger ses émotions » ; bien que ce soit un raccourci assez grossier, l’idée touche à quelque chose de juste, qui est que lorsque l’individu n’arrive pas à gérer ses émotions, son corps les gère pour lui. Cette gestion du corps peut s’exprimer par un refus de s’alimenter, une alimentation excessive, ou d’autres troubles alimentaires. Il n’est donc pas rare que des individus dépressifs ou suicidaires souffrent de TCA en conséquence.

                Dans ces cas-ci, des équipes spécialisées dans la dépression et l’aide au suicide doivent prendre en charge les sujets et essayer de trouver la réelle cause de ces troubles ; lorsqu’elle est identifiée et gérée, les troubles du comportement alimentaire disparaîtront à priori d’eux-mêmes. Il arrive que ce ne soit pas le cas, auquel cas des spécialistes pourront rétablir avec le sujet un comportement alimentaire « sain et normal ». Sachez que dans tous les cas, des équipes spécialisées sont disponibles.

http://www.sosanor.org/

https://www.ffab.fr/trouver-de-l-aide/permanence-telephonique

https://www.futura-sciences.com/sante/dossiers/maladie-tout-savoir-anorexie-181/page/10/

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